L'émergence croissante des femmes agricultrices dans le développement rural au Maroc

Les femmes agricultrices au Maroc jouent un rôle de plus en plus crucial dans le développement rural, soutenu par le Nouveau Modèle de Développement qui vise à augmenter leur taux d'activité à 45% d'ici 2035. Actuellement, elles représentent déjà 40% de la main-d'œuvre agricole, atteignant un taux d'activité de 71,4% en milieu rural. Cette participation active à toutes les étapes de la production agricole les positionne comme des actrices essentielles dans l'économie marocaine, avec des implications positives sur le PIB du pays, estimant une augmentation potentielle de 39,5%.

Les femmes agricultrices, au nombre de plus de 2 millions, sont impliquées dans diverses formes d'agriculture, de la culture traditionnelle aux méthodes modernes sous serre. Elles contribuent significativement à la sécurité alimentaire, produisant une grande partie de la nourriture locale, créant des emplois et réduisant le chômage en fournissant du travail aux communautés rurales. Leur engagement dans des pratiques agricoles durables contribue à la préservation de l'environnement et à la lutte contre le changement climatique.

Cependant, ces femmes font face à des obstacles tels que l'accès limité aux ressources agricoles et aux nouvelles technologies, avec seulement 13% des terres agricoles détenues par des femmes. En réponse, le gouvernement marocain et des organisations de la société civile ont lancé diverses initiatives, dont le Projet de Développement Rural Intégré dans les Zones de Montagne, le Programme d’Appui du Développement Inclusif et Durable des Filières Agricoles, et la formation de jeunes femmes rurales en e-commerce.

Ces projets visent à renforcer les capacités des femmes rurales, promouvoir l'autonomisation, favoriser les chaînes de valeur agricoles durables, et améliorer l'accès aux services de santé et d'éducation. L'objectif global est de créer un monde rural inclusif et durable. Reconnaître et soutenir pleinement le rôle des femmes rurales est donc crucial pour construire un avenir prospère et inclusif au Maroc.

Sources : MAPMDREF-FAO-INDH- OCDE

 

Développement Rural Intégré dans les Zones de Montagne de l'Oriental : Lancement du Projet

Le 29 janvier 2024, le Ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, M. Mohammed Sadiki, a inauguré le Projet d'Appui au Développement Rural intégré des zones de Montagne de l'Oriental (PADERMO) en présence de représentants du Fonds International du Développement Agricole (FIDA) et de divers responsables gouvernementaux. Ce projet, d'une durée de 7 ans et d'un coût d'environ 1 milliard de dirhams, est conçu pour réduire la pauvreté et les disparités territoriales tout en améliorant les conditions de vie des populations ciblées dans 19 communes territoriales des provinces d’Oujda-Angad, de Berkane, de Driouch et de Guercif. Il bénéficiera directement à au moins 20 000 ménages, dont 30% sont des femmes et 40% sont des jeunes ruraux. Les deux principales composantes du projet comprennent le développement et la valorisation des produits agricoles, ainsi que l’appui aux producteurs et la commercialisation des produits. Les actions prévues comprennent la plantation de 7500 hectares d'arbres fruitiers, la création de 62 activités génératrices de revenus, l'aménagement de 108 kilomètres de pistes rurales et 32 points d'eau, ainsi que la création de 12 petites entreprises dans le domaine de l'innovation et de la technologie agricoles au profit des jeunes. Le projet vise également à promouvoir l'alphabétisation et la formation en gestion financière, avec un programme bénéficiant à 4900 personnes et des formations pour 10 000 personnes respectivement.

 

 

Défis et Perspectives dans la transition vers l'agriculture Biologique au Maroc

L'agriculture biologique au Maroc a émergé dans les années 1990, prenant de l'ampleur avec le Plan Maroc Vert et se positionnant comme un acteur clé dans la stratégie nationale de valorisation des produits agricoles de qualité. Elle se distingue par l'interdiction totale des intrants et produits chimiques synthétiques, favorisant des méthodes respectueuses de l'environnement telles que la lutte biologique contre les ravageurs et l'utilisation de compost.

La régulation de la production biologique est encadrée par la loi n°39-12, faisant du Maroc le deuxième pays africain à instaurer une législation propre à ce domaine. En 2022, la superficie dédiée à l'agriculture biologique atteint 18 500 ha, avec 7 057 ha certifiés Bio Maroc, couvrant principalement l'olivier, l'amandier, les plantes aromatiques, les agrumes et les cultures maraîchères.

Cette transition vers l'agriculture biologique s'avère cruciale pour la durabilité environnementale, contribuant à la préservation des sols, à la conservation de la biodiversité et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Sur le plan économique, les exportations de produits biologiques ont atteint environ 17 000 tonnes en 2022, offrant au Maroc des opportunités d'exportation significatives et une diversification des revenus agricoles. Toutefois, cette transition nécessite un engagement collectif pour surmonter les défis associés et évoluer vers un modèle agricole plus adapté aux changements climatiques.

Sources : MAPMDREF, FAO, L’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture