LE MAROC EN PREMIÈRE LIGNE
Le World Resources Institute (WRI) indique que le Maroc atteindra un niveau de stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2040. Le stress hydrique est l’état dans lequel se trouve une région lorsque sa demande en eau dépasse ses ressources disponibles. On estime qu’une région est en stress hydrique lorsqu’elle passe sous la barre symbolique des 1 000 mètres cubes d’eau douce par habitant sur une période d’un an. Selon l’ONU, le Maroc est déjà considéré en stress hydrique avec seulement 500 mètres cubes d’eau douce par habitant et par an, contre 2 500 mètres cubes en 1960.
Cette baisse s’explique par une saison des pluies 2015-2016 quasi inexistante et par l’aridité naturelle de certaines régions du Maroc. Si les grandes agglomérations telles que Casablanca ou Marrakech sont relativement épargnées, c’est le sud du pays qui subit les conséquences de la pénurie. La région du Drâa-Tafilalet, et plus particulièrement la ville de Zagora, souffre d’un problème de gestion des ressources et ses habitants mettent en cause l’indifférence des autorités.
En 2012, le Ministère de l’Environnement marocain expliquait déjà cette pénurie par les faibles précipitations. La raréfaction des pluies liée au réchauffement climatique et la surexploitation des nappes phréatiques sont effectivement des causes significatives de la pénurie d’eau douce dans la région du Drâa-Tafilalet, tout comme au Rif et à Rhamma.
Face à la mobilisation des habitants du “quartier assoiffé” de Zagora, le roi Mohammed VI a signifié son soutien aux populations en souffrance et a ordonné la tenue d’une commission exceptionnelle qui a pour objectif de mettre en place un plan d’eau national dans les mois à venir pour rééquilibrer la répartition des ressources et assurer l’accès à une eau consommable à tous ses citoyens.